Parcourant le site de l'AFFA (Association Francophone de Femmes Autistes), je suis tombée sur une liste - non officielle - de caractéristiques des adolescentes autistes de haut-niveau ou Asperger. Après une lecture, j'ai été assez étonnée de correspondre à une grande partie de la liste. J'ai donc décidé de décortiquer un peu cette liste pour mieux m'en rendre compte.
Ci-dessous, je me suis permis de copier cette liste et barrer ce qui ne me correspond pas du tout, laisser neutre ce qui me correspond et mettre en italique ce qui ne me correspond pas tel que décrit dans la liste, certains points expliqués juste en-dessous.
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Hyperfocalisation - Centres d’intérêt (4/5)
- Est capable de rester des heures très concentrée (happée) par un centre d'intérêt oubliant tout autour d’elle
- Déteste être dérangée lorsqu'elle est dans quelque chose qui l'intéresse et qu'elle est concentrée (peut réagir violemment comme si on l'agressait)
Collectionne et range les objets de façon obsessionnelle- Intérêt très fort pour les animaux (
souvent les chevaux)* - Aime connaître l’origine des mots
*À l'adolescence, ma passion pour les animaux était moins sélective et concernait tous les animaux en général. J'ai toujours aimé apprendre sur eux, regarder des documentaires, etc. J'aimais faire connaître les particularités et qualités des "mal-aimés" (ex. : araignées).
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Interactions sociales (9/13)
- Éprouve de l'appréhension à l'idée de croiser ses voisins et sort de préférence quand elle a le moins de chance de les croiser
- Certains amis ont soudainement mis un terme à leur amitié sans que qui conque en comprenne la raison
- A du mal à regarder dans les yeux une personne qui lui parle de façon prolongée (est davantage concentrée en ne la regardant pas)
- Lors d'une interaction, doit réfléchir pour savoir à quel moment elle doit regarder la personne dans les yeux*
- La conversation peut être épuisante
S’entraîne à l’interaction sociale par la lecture et l’étude des autres personnes- S’exerce mentalement à ce qu’elle dira à l’autre personne avant de la rencontrer**
- A un dialogue continu en tête qui lui dit ce qu’elle doit faire et comment elle doit agir lorsqu’elle se trouve dans une situation sociale***
- A la phobie du téléphone
- Se retrouve souvent seule lors d'échanges informels (pauses café, etc.) alors que de petits groupes se forment autour d'elle****
- Ne comprend pas les conversations de filles
A l'impression que l’on peut lire ses pensées- Ne suit pas la mode
*Je ne savais pas comment serait perçu mon regard en fonction de ce qui m'était dit ou confier. Si les propos étaient trop intimes j'avais peur de regarder la personne et la mettre mal à l'aise sachant que moi, j'aurais été mal à l'aise si on me regardait pendant une confidence.
**C'était valable dans certaines situations particulières mais pas avec tout le monde.
***J'ai toujours été moi-même au maximum, je n'ai jamais défendu un
avis qui n'était pas le mien ou prétendu quelque chose de faux sur moi,
mais il est vrai que je voulais être appréciée et que pour ça, je
réfléchissais beaucoup à ce qu'il était préférable que je ne fasse pas.
****Lorsque j'ai commencé à travailler (dès 15 ans), il m'était difficile de créer des liens avec mes collègues. Je prenais généralement mes pauses seule, et j'aimais ça. J'évitais au maximum de me retrouver avec une autre personne. Mais avant ça, à l'école, ce genre de temps de pause n'existait pas, car il n'y avait pas de cantine. En formation, ma classe restait relativement groupée, j'avais bien une ou deux copines, mais je ne me sentais pas particulièrement "dans" le groupe. Quand j'ai arrêté mes formations prématurément, personne ne m'a d'ailleurs dit au revoir ou souhaité une bonne continuation.
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Sensibilité (6/6)
- Éprouve des difficultés à filtrer les bruits de fond lorsqu’elle parle avec les autres
- Est dérangée par les néons (
cligne des yeux fréquemment) - Sensible aux sons, aux textures, aux températures et/ou aux odeurs quand elle essaie de dormir
- N’aime pas se trouver dans un centre commercial, un gymnase ou un théâtre bondés
- Se sent mal à l’aise dans les vestiaires, douches et/ou cabines d’essayage publics
- Problèmes sensoriels (vue (lumières trop fortes), ouïe (a l'impression que les bruits la traversent) , toucher (ne supporte pas les étiquettes, les effleurements), odorat (très sensible), goût)
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Fuite - Isolement (4/5)
- Éprouve du soulagement quand elle n’a pas à se rendre quelque part, parler à quelqu’un, répondre aux appels ou quitter la maison
- Se prépare mentalement aux sorties, aux excursions, aux rencontres et aux rendez-vous en essayant de planifier dans sa tête tout le déroulement
- Le fait de savoir qu’elle reste à la maison toute la journée lui apporte une grande tranquillité d’esprit
- A besoin d’une quantité importante de temps de repos ou de solitude
- Est la plupart du temps seule lors des récrés, temps de pause, dans un lieu calme*
*Lorsque "ma personne de référence" était absente, je ne savais pas m'intégrer à d'autres groupes de personnes et me retrouvais seule. Il m'arrivait aussi de vouloir être seule quand ce n'était pas le cas.
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Conscience de soi (2/4)
- Imite les autres sans s’en rendre compte*
- Ne se souciait pas de son hygiène, de ses vêtements et de son apparence avant la période de l’adolescence et/ou avant que quelqu’un d’autre ne le lui ait fait remarquer
- "Perd les pédales", mais n’en connaît la raison que plus tard**
Peine à reconnaître ce dont elle a l’air et/ou il lui arrive d’avoir une légère prosopagnosie (difficulté à reconnaître ou à se rappeler de visages, ne reconnaît que difficilement ses voisins par exemple)
*On m'appelait "la copieuse" mais pour moi, c'était une simple tentative d'entrer dans le moule.
**Il m'est arrivé plusieurs fois de perdre patience et de devenir agressive ou autre sans vraiment en comprendre la raison, ne comprenant que plus tard que c'était la fatigue ou le fait que les choses ne se déroulaient pas comme je l'entendais qui me faisait réagir ainsi.
**Il m'est arrivé plusieurs fois de perdre patience et de devenir agressive ou autre sans vraiment en comprendre la raison, ne comprenant que plus tard que c'était la fatigue ou le fait que les choses ne se déroulaient pas comme je l'entendais qui me faisait réagir ainsi.
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Fonctionnement exécutif (2/4)
- Beaucoup de questions lui viennent à l’esprit quand elle s’apprête à effectuer une tâche
- Peut quitter la maison avec des chaussettes dépareillées, une chemise mal boutonnée*
- Une sortie à l’épicerie peut sembler insurmontable
Éprouve des difficultés à mimer les pas de danse, les mouvements aérobiques ou à se diriger dans un cours de gymnastique
*Cela pouvait m'arriver mais je mets davantage ça sur le compte de l’étourderie, pull à l'envers, étiquette visible, veste mal boutonnée, etc.
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Ressentis (10/10)
- Remet en question sa place dans le monde
- Se demande qui elle est et ce qu’on attend d’elle
- Cherche ce qui est bien et ce qui est mal*
- Sentiment de ne pas être à sa place et/ou venir d'une autre planète
- Sentiment d'isolement
- Fuit régulièrement par l'imagination, le fantasme et le rêve éveillé
- Ne peut pas se détendre ou se reposer sans penser à plein de choses
- Ressent le besoin de défendre les personnes vulnérables
- Recueille ou porte secours aux animaux (souvent dans l’enfance)
- Éprouve des difficultés à comprendre le sentiment de méchanceté**
*D'un point de vue uniquement théorique, je n'étais pas du genre à sortir, me mettre en danger, tenter le diable ou autre.
**Je comprends la notion de méchanceté, ceci dit, je ne comprends pas l'idée, le but, la raison. Tout comme je ne me rendais pas compte d'être méchante (disons blessante), parfois, dans mes propos envers d'autres personnes.
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Émotions - Gestion des émotions (5/7)
- Crises soudaines pour de petits détails apparemment pour les autres, ou lorsqu'il y a un imprévu
- Sentiments opposés extrêmes (déprimée/débordante de joie ; indifférente/excessivement sensible)
- Ressent de la pitié pour quelqu’un qui l’a persécutée ou blessée*
- Les sentiments personnels de colère, de rage, d’amour profond, de peur, de vertiges semblent être plus faciles à identifier que les sentiments de joie, de satisfaction, de calme et de sérénité**
- Une petite dispute peut signer la fin d’une relation ou l’effondrement de son monde
- Un petit compliment peut la plonger dans un état de bonheur absolu
- Ne sait pas se défendre quand elle est attaquée (insultes, moqueries), est comme en état de sidération, alors qu’elle arrive très bien à défendre les autres
*Je pouvais (peux) ressentir de la pitié pour une personne dite "coupable" quand celle-ci souffrait (souffre) à son tour ou si elle vivait une situation privée difficile qui pouvait (parfois) expliquer son comportement injuste envers moi.
**Chez les autres personnes.
**Chez les autres personnes.
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Troubles fréquemment associés (3/12)
- TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs)*
Anxiété généraliséeSensation de danger ou de mort imminentsA un faible tonus musculaire, est maladroite et/ou a un manque de coordinationTroubles alimentaires, obsession de la nourriture et/ou inquiétudes par rapport à ce qu’elle mange- Automutilation (scarification...), peut se gratter jusqu'au sang**
- Idées suicidaires***
AddictionsIrritabilité du côlon et/ou problèmes intestinaux- Fatigue chronique****
- Depuis la puberté, a vécu des périodes de dépression
- Claque des doigts/frotte ses ongles, frappe dans ses mains, glisse ses mains sous ou entre ses jambes, garde les poings serrés et/ou s’éclaircit souvent la voix*****
*Je n'ai pas de TOC à proprement parler, mais il est vrai qu'il y a certaines choses que j'ai besoin de faire pour me sentir bien, comme fermer les portes de placard, les tiroirs ou les rideaux avant de dormir, re placer certaines choses à leur place, etc.
**Dans mes phases de déprime, je me scarifiais effectivement. Pour ce qui est de se gratter, c'était souvent dû à des démangeaisons (eczéma, allergie) mais n'avais pas de scrupule à aller jusqu'au sang pour me soulager.
***J'y pensais mais jamais je n'aurais pu passer à l'acte, même si des fois je pensais sérieusement que c'était la seule solution pour ne plus souffrir. Heureusement, c'est loin derrière.
****Ce n'est pas une réelle fatigue chronique, mais il est vrai qu'une fatigue relativement constante et qui me semblait impossible a apaiser m'a longtemps pesée, encore aujourd'hui.
*****Ce sont des gestes qu'il m'est arrivé de réaliser régulièrement au long de ma vie, mais je ne pense pas que ce soit lié à un trouble quelconque.
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**Dans mes phases de déprime, je me scarifiais effectivement. Pour ce qui est de se gratter, c'était souvent dû à des démangeaisons (eczéma, allergie) mais n'avais pas de scrupule à aller jusqu'au sang pour me soulager.
***J'y pensais mais jamais je n'aurais pu passer à l'acte, même si des fois je pensais sérieusement que c'était la seule solution pour ne plus souffrir. Heureusement, c'est loin derrière.
****Ce n'est pas une réelle fatigue chronique, mais il est vrai qu'une fatigue relativement constante et qui me semblait impossible a apaiser m'a longtemps pesée, encore aujourd'hui.
*****Ce sont des gestes qu'il m'est arrivé de réaliser régulièrement au long de ma vie, mais je ne pense pas que ce soit lié à un trouble quelconque.
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Moyenne : 42/54
Sans compter les "Troubles fréquemment associés"
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